En effet, au prétexte du mouvement des gilets jaunes et sur sollicitation du gouvernement, le préfet, sans avoir consulté les organisations syndicales représentatives des salariés, a fait paraître deux arrêtés : le premier autorisant l’ouverture des commerces de détail le 30 décembre 2018 et le second autorisant l’ouverture des magasins le premier dimanche des soldes d’hiver pendant 10 heures au lieu des 5 heures prévues par le statut départemental.
L’Union départementale, informée par la presse, a protesté auprès des pouvoirs publics et signifié clairement son opposition.
Dans la foulée, sur incitation directe de la préfecture, certaines communes du département, dont les villes de Sarreguemines et d’Ars-sur-Moselle (et peut-être d’autres dont nous n’avons pas connaissance) ont pris des arrêtés municipaux autorisant l’ouverture des commerces de détail les quatre dimanches de janvier 2019.
Certains salariés dans les commerces sont donc susceptibles, notamment dans les plus petits, de travailler de manière consécutive : les quatre dimanches avant Noël ; le 30 décembre ; et les quatre dimanches de janvier… C’est donc « Open bar » en Moselle !
L’Union départementale FO Moselle est en désaccord avec ces décisions qui mettent une énorme pression sur les salariés des commerces, notamment des plus petits qui ne sont pas en capacité d’organiser une rotation des employés.
Ces décisions libérales, prises sans aucune concertation avec les syndicats et qui sont pour certaines d’une légalité douteuse, remettent en cause la vie de famille des salariés et vont rendre les conditions de travail et d’existence encore plus difficiles.
L’Union départementale FO Moselle étudie avec son avocat la possibilité d’un recours auprès du tribunal administratif. Elle appelle l’ensemble des salariés des commerces du département à dire : « stop, ça suffit ! »
Par ailleurs, ces décisions des différentes autorités administratives du département (préfecture ou communes) conduisent de fait à stigmatiser le mouvement de mobilisation des gilets jaunes comme étant la cause de d’éventuelles difficultés économiques dans ce secteur du commerce et des prétendues suppressions d’emplois à venir.
Il ne faudra pas que les représentants du gouvernement dans le département et les élus s’étonnent si les gilets jaunes décident en conséquence d’actions de mobilisation ces jours-là !
L’Union départementale FO de la Moselle indique une nouvelle fois très clairement au Préfet qu’elle s’opposera à toute forme de criminalisation des actions de mobilisation, quelles qu’elles soient. Et les forces de police, qui ne font que suivre les ordres de leur hiérarchie et du Préfet, ne sont pas ici en cause !
Alexandre TOTT
Secrétaire général