Nous restons donc particulièrement vigilants, et opposés en permanence à toute dérive autoritaire ou liberticide. Ce souci constant nous a toujours conduits à réagir à chaque fois qu’il a été porté atteinte aux libertés fondamentales, au premier rang desquelles les libertés syndicales. Dans la période récente, cela a été le cas notamment au moment de la loi « sécurité globale », mais aussi à chaque fois que le droit syndical a été réduit par les précédents gouvernements et en particulier par ceux d’Emmanuel Macron, à chaque fois aussi qu’il a été porté atteinte au droit de grève et de manifester.
Comparaison n’est pas raison à cet égard, mais quand même…
Il nous faut rappeler la détestation des syndicats, de la lutte des classes, du droit de grève et de manifester qui a cours dans les partis d’extrême droite et qui est de rigueur dans tous les pays où les dirigeants ont une tendance autoritaire ou fascisante plus ou moins prononcée : hier, Bolsonaro au Brésil ou Trump aux États-Unis, aujourd’hui Milei en Argentine, Orban en Hongrie ou encore Meloni en Italie.
L’histoire ne se répète jamais dit-on, mais elle bégaie et nous nous devons d’en tirer des enseignements. Est-ce inutile de rappeler que la Charte du travail de Pétain s’est traduite par la dissolution des syndicats existants (ce qui a valu plusieurs années de camp à Léon Jouhaux en Allemagne), et par l’interdiction de la grève et des manifestations !?
Sous des formes diverses, Mussolini en Italie, Franco en Espagne, Salazar au Portugal, ont fait de même et évidemment Hitler en Allemagne en pire.
L’extrême droite en France n’a d’ailleurs jamais de mots assez durs à l’encontre des syndicats, dénonçant régulièrement leur nocivité et leur prétendue capacité de nuisance. Tous les prétextes et toutes les opportunités – une grève et des manifestations massives - seront forcément bons pour tenter de remettre en cause notamment les libertés syndicales et le droit de grève.
Ne pas s’en inquiéter serait irresponsable ; se tenir prêts à agir et à combattre est une nécessité ! C’est aussi la conception républicaine de notre modèle social qui est en péril. L’engagement de Force Ouvrière en la matière est historique et sans faille, de même que l’attachement à l’égalité républicaine.
Cela a conduit l’Union départementale, tout comme la Confédération FO évidemment, à prendre position et à dénoncer tout ce qui met en cause nos principes républicains : les attaques contre la Protection sociale et les Services publics ; la stigmatisation des chômeurs ou des malades considérés par le pouvoir comme des assistés ; la loi immigration qui bat en brèche l’égalité d’accès aux droits sociaux en créant des discriminations inacceptables.
Notre comportement, nos analyses, nos positions et revendications ne changeront pas. Aujourd’hui plus que jamais, elles n’en prennent que plus d’importance. C’est pourquoi nous nous devons de réaffirmer notre refus de toute forme de discrimination, de racisme, de xénophobie, d’antisémitisme ou d’islamophobie. En conséquence de quoi, Force Ouvrière s’opposera évidemment à toute politique de préférence nationale notamment en matière sociale.
Le résultat des élections européennes et législatives est le résultat dramatique, et prévisible, du rejet des politiques de régression sociale menées depuis plus de vingt ans ; régression aggravée par les attaques massives contre notre modèle social, les réformes brutales et autoritaires des gouvernements Macron, et par les politiques économiques qui ont de fait aggravé la précarité et plongé dans la pauvreté de plus en plus de salariés, de chômeurs, de retraités.
C’est cette politique suicidaire qui conduit à la colère. À jouer avec le feu, on peut se brûler, mais on peut aussi tout enflammer !
À cet égard, il ne faudrait pas non plus qu’au nom d’une pseudo union nationale – qui semble se dessiner aujourd’hui -, certains se retrouvent à couvrir de fait sept ans de politique libérale et de régressions sociales en ne laissant comme seule perspective que la poursuite de cette politique : le faux remède pourrait être pire que le mal…
Pour Force Ouvrière cette colère ne doit pas faire le jeu des gouvernements et des appareils politiques qui ne cherchent qu’à diviser et à fracturer en s’appuyant sur les idées et thèses les plus réactionnaires. Au contraire, celle-ci doit trouver à s’exprimer, et c’est le rôle du syndicat, dans l’unité des travailleurs par la construction du rapport de force sur les revendications à commencer par : l’abrogation de la réforme des retraites et ensuite le retour, même progressif, à la retraite à 60 ans pour 37 ans et demi de cotisations (calcul sur les 10 meilleures années) ; le retrait définitif de la réforme de l’Assurance chômage et le retour à des droits sociaux de haut niveau pour tous sans discrimination ; pour une Sécurité sociale basée sur la solidarité, des valeurs républicaines et le salaire différé ; pour des Services publics républicains ; pour une autre répartition des richesses et l’augmentation générale des salaires et leur indexation sur l’inflation.
Des combats sont à venir, nous les mènerons avec détermination !