Stop aux concertations, place à l’action !

, par Udfo57

ÉDITORIAL DU COMBAT SOCIAL DE MARS 2019
Journal mensuel de l’Union départementale FO de Moselle

Le gouvernement et le président Macron avancent à marche forcée dans leur programme de liquidation de notre modèle social. La prochaine étape de leur méthodique entreprise de sabotage, et non des moindres, est celle de la réforme des retraites.

Rappelons qu’il s’agit pour le gouvernement d’en finir avec les régimes de retraites actuels – régime général et régimes complémentaires, régimes spéciaux, code des pensions civiles et militaires – au profit d’un système universel par points dont la particularité sera de définir le niveau des pensions sur la totalité de la carrière.

Il n’est pas nécessaire d’être un expert en matière de retraite pour comprendre que ce système, présenté comme juste et égalitaire, conduira de fait à réduire le niveau des pensions pour tous et de manière conséquente.

Comme l’a déjà très bien expliquée la Confédération FO, de manière imagée, il faudra demain pour calculer sa retraite - si cette réforme voit le jour  - ajouter aux actuelles 25 meilleures années de cotisations des salariés du secteur privé, au minimum les 17 pires.

Ces dernières semaines plusieurs ministres se sont exprimés sur ce dossier, laissant entendre que l’âge légal de départ en retraite pouvait être revu à la hausse et qu’il faudrait probablement envisager d’allonger la durée du travail, notamment pour financer la dépendance.

Il ne s’agit que de gesticulations et de petites provocations sans intérêt, car de fait, dans une réforme de ce type, l’âge légal de départ en retraite n’a plus aucune importance ; tout au plus reste - t-il une simple référence. En effet, le niveau des pensions baissant, chaque salarié pourra décider « librement » de continuer à travailler plus longtemps pour tenter de préserver son pouvoir d’achat et des conditions de vie décente.

Ce sujet fait l’objet d’une concertation depuis plusieurs mois entre un haut-commissaire désigné par le gouvernement et les organisations syndicales et patronales. Déjà plus de vingt réunions se sont tenues et la concertation prendra fin début mai ; plus de vingt réunions bilatérales, mais pour quoi faire ? Qu’a-t-on obtenu par la concertation avec le gouvernement ? Rien évidemment, de la même manière que rien n’avait été obtenu par les pseudo-concertations sur les ordonnances Macron !

Le haut-commissaire, Jean-Paul Delevoye, a d’ailleurs clairement annoncé que « la mise en place d’un régime universel par points se substituant aux 42 régimes existants était actée » depuis la première phase de discussion avec les interlocuteurs sociaux début octobre 2018. Fin mars, dans un colloque au Sénat, il affirmait aussi que le cap serait maintenu : « Il faut que les choses soient claires, ces engagements ne peuvent pas être remis en cause ».

Alors il faut que les choses soient parfaitement claires aussi de notre côté : FO, conformément aux résolutions du congrès de Lille, est totalement opposée au régime universel par points qui de fait remet en cause les régimes et les droits à pensions. Alors, il est plus que temps de prendre les décisions qui s’imposent.

Le Comité confédéral national de la Confédération générale du travail Force Ouvrière, réuni les 27 et 28 mars, a confirmé que cette concertation ne visait qu’à associer les organisations syndicales à la contre-réforme. Il a sommé le gouvernement d’arrêter les discussions et d’entendre les revendications de la Confédération. En cas de refus, FO quittera la concertation, engagera une grande campagne d’information. D’ores et déjà, un rassemblement national est prévu, pour préparer le rapport de force et la mobilisation pour faire reculer le gouvernement.

Pour l’Union départementale FO de la Moselle, le bureau confédéral a une grande responsabilité dans cette situation. Il lui revient de ne pas tergiverser, d’appliquer la résolution du Comité confédéral national et de mettre le gouvernement au pied du mur.

Il ne faudrait pas attendre la fin des concertations pour se décider enfin à les quitter.

Les militants et les adhérents FO, tout comme les salariés, attendent des actes forts et la démonstration que nous sommes déterminés à Résister, Revendiquer, Reconquérir !