MOBILISATION Rassemblement à Metz pour les libertés démocratiques

, par Udfo57

Près de 450 personnes se sont rassemblées vendredi 27 novembre à Metz pour le retrait de la proposition de loi sur « la sécurité globale » et pour la défense des libertés démocratiques à l’appel de la Ligue des droits de l’Homme de Moselle, du PCF, du PS, d’Europe Écologie Les Verts, de la CGT, de FO, de la FSU, de la CFDT journalistes, de la Libre Pensée, du MRAP, d’Amnesty international, d’une association de jeunes journalistes, des avocats.


///////////////////////////////////////////////////////////////// Intervention de FO Moselle

Attachée à son indépendance, il n’est pas dans les traditions de Force Ouvrière de se joindre à des actions communes revendicatives en dehors du mouvement syndical, et encore moins avec des partis politiques.

Pourtant, nous considérons que le syndicalisme libre et indépendant ne peut exister en dehors d’une société démocratique. Et dès lors que les libertés démocratiques sont bafouées ou menacées, le syndicat est légitime à opérer les rapprochements nécessaires pour lutter contre toute dérive de cette nature.

C’est clairement le cas aujourd’hui et cela explique notre présence à ce rassemblement tout aussi citoyen que syndical.

Force Ouvrière ne peut pas accepter, et personne ne le devrait d’ailleurs, la dérive autoritaire et liberticide du gouvernement. Certes, nous ne sommes pas dans une dictature, mais, sans caricaturer, il est impossible de banaliser ce qui se passe aujourd’hui en France.

Cette dérive autoritaire et liberticide a pris plusieurs formes depuis quelques années, mais plus encore ces derniers mois.

Il y a dérive lorsque le gouvernement s’acharne à imposer régression sociale, sur régression sociale à coup de 49-3 et d’ordonnances. Il y a dérive encore lorsque celui-ci glisse petit à petit, mais de manière certaine, vers une forme de corporatisme politique qui devrait conduire les organisations syndicales à subordonner les intérêts des travailleurs à ceux de l’État et à ceux des entreprises. Ainsi les syndicats devraient renoncer à leur indépendance et à leur rôle dans la lutte de classe au profit d’un intérêt national qui devrait s’imposer à tous.

La dérive autoritaire et liberticide se traduit aussi dans l’instrumentalisation de l’épidémie qui sert de prétexte à un état d’urgence qui devient un régime d’exception permanent et qui restreint de plus en plus les libertés individuelles et syndicales. Celles-ci devraient s’effacer devant les exigences sanitaires et économiques. Elles en deviennent secondaires depuis des mois et la propagande est telle que toutes les restrictions, toutes les remises en cause semblent aller de soi, semblent inévitables, voire légitimes.

Pour l’Union départementale FO de la Moselle, il n’en est rien. La liberté ne se discute pas et doit être garantie.

Aujourd’hui, la proposition de loi sur la « sécurité globale » est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Si l’État doit assurer la protection des forces de l’ordre lorsqu’elles agissent de manière républicaine pour assurer la sécurité des citoyens, personne ne peut accepter, et Force Ouvrière ne l’accepte pas, que la loi conduise d’une part à l’impunité de ceux qui la violent et qui portent atteinte à la dignité des personnes, et d’autre part, qu’elle porte atteinte aux libertés et aux droits fondamentaux, dont le droit de manifester et de s’opposer à la politique des gouvernements.

Je ne reviendrais pas sur le contenu de cette proposition de loi, sauf pour rappeler qu’elle est condamnée par tous les humanistes et les progressistes, qu’elle est mise à l’index par la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, la Défenseure de droits, par le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU, et de toutes parts dans les manifestations et les rassemblements partout en France, et encore ce soir à Metz.

Et pourtant, malgré les derniers évènements, qui sans la vidéo seraient restés un simple fait divers, le gouvernement et sa majorité s’acharnent, même si en apparence ils tergiversent sur l’article 24.

Pour l’Union départementale FO de la Moselle, c’est toute la loi qui doit être définitivement retirée. Et nous devrons continuer à résister et combattre toutes les dérives autoritaires et liberticides, toutes les régressions sociales.