Les concertations et autres consultations sont des contre-feux. L’heure est à la mobilisation !

, par Udfo57

Éditorial du Combat social, journal mensuel de l’Union départementale FO Moselle

La contre-réforme des retraites Macron/Delevoye va vraisemblablement cristalliser tous les mécontentements, et ils sont nombreux :
 celui qui s’est exprimé tout au long du mouvement des gilets jaunes et qui, malgré l’illusion du « grand débat citoyen », n’est pas éteint ;
 celui qui est provoqué à juste titre par le développement des inégalités et par un pouvoir d’achat en berne alors même que les grandes entreprises françaises n’ont jamais versé autant de dividendes à leurs actionnaires (51 milliards d’euros pour le seul deuxième trimestre 2019 et une progression de 60% depuis 2013) ;
 celui qui se fait jour après la réforme de l’assurance chômage qui baisse les droits des demandeurs d’emploi ;
 celui encore de tous les fonctionnaires dont le Statut vient d’être détruit en grande partie pendant l’été…

Macron et les membres du gouvernement en sont bien conscients. Tout en restant droits dans leurs bottes sur la liquidation de nos régimes de retraite pour mettre en place un système de retraite par points, ils essaient de gagner du temps, d’envelopper les organisations syndicales dont ils considèrent qu’elles doivent servir à canaliser les salariés, de tromper les salariés en allumant le minable contre-feu de la soi-disant démocratie participative.

D’un côté les syndicats sont, une fois encore invités, à venir palabrer début septembre avec le Premier ministre. Qu’irait-on y faire de plus, ou y dire de plus, que ce que nous avons déjà développé, en vain, pendant dix-huit mois de pseudo-concertation avec le Haut-commissaire chargé de la réforme ? Devrait-on faire croire hypocritement, comme la Cfdt par exemple, qu’il est possible de rendre acceptable un système de retraite par points ? C’est tout simplement inenvisageable !

Le gouvernement annonce maintenant qu’il va organiser une consultation des citoyens. La méthode n’est pas encore au point, mais il pourrait s’agir de discussions sur internet, de rencontres partout en France via les mairies, les associations, les syndicats (considérés à tort comme de fidèles exécutants de l’État).

Bien entendu, cette consultation ne changera rien au projet du gouvernement. Il ne s’agit que de faire illusion avec une démarche qui ne peut le contraindre. Il ne s’agit même pas d’un référendum qui pourrait acter un rejet de la population (même si nous sommes méfiants à l’égard des procédures référendaires qui dans tous les cas ne se substituent pas à la nécessaire mobilisation, et chacun a bien sûr en mémoire le sort du référendum de 2005 sur le traité constitutionnel européen).

Le gouvernement tente de jouer la concertation et la consultation contre la mobilisation. Ne nous laissons pas abuser !

Madame Buzyn, ministre des Solidarités et de la santé, vante les mérites supposés de cette consultation en expliquant : « Il faut que les gens puissent réagir ».

Elle a des chances d’être servie ! La Confédération FO a prévu son rassemblement à Paris le 21 septembre. La CGT se mobilisera à son tour quelques jours après.

Il ne s’agit que d’une mise en bouche qui ne peut conduire qu’à une riposte généralisée par la grève dans tous les secteurs, comme l’a affirmé le secrétaire général de la Confédération FO.

Il faudra toutefois prendre l’initiative d’un appel commun sur des revendications claires : « Non au système universel de retraites par points, maintien de tous les régimes, retrait du projet de réforme Macron/Delevoye ». À défaut, on pourrait perdre chacun dans son coin !

Alexandre TOTT
Secrétaire général