Emmanuel Macron a finalement présenté ses conclusions dans une conférence de presse le 25 avril. À ceux qui attendaient une augmentation du SMIC, des annonces sur l’augmentation des salaires, à ceux qui espéraient l’arrêt des politiques mettant en cause les services publics et la protection sociale, à ceux qui pensaient, naïvement, que le gouvernement pourrait renoncer à sa réforme des retraites, le président inflige un camouflet cinglant, de la même manière qu’il fait un grand bras d’honneur à ceux qui combattent et résistent.
Pour lui, « les orientations prises durant les deux premières années ont été justes », la réponse qu’il doit apporter « n’est pas dans le reniement » ; fermez le ban !
De surcroît il franchit un cap dans sa tentative d’intégration des organisations syndicales.
Il annonce en effet que « les partenaires sociaux, les associations, les élus travailleront ensemble avec le gouvernement, sous l’autorité du Premier ministre, et proposeront d’ici septembre des solutions concrètes » sur la question des injustices liées à l’accession à l’emploi.
Les mots ont un sens, et on comprend bien que le gouvernement veut faire travailler surtout les organisations syndicales « sous l’autorité » du Premier ministre !
Il s’agit là d’une attaque frontale contre l’indépendance des organisations syndicales et le rôle qui est historiquement le leur. Il s’agit d’une tentative brutale d’intégrer les syndicats à l’appareil d’État les reléguant au simple rôle d’exécutants, attendant d’eux qu’ils canalisent les salariés et étouffent toute possibilité de résistance.
Une première réunion s’est tenue lundi 6 mai. Le secrétaire général de la Confédération FO a considéré qu’il ne devait pas y aller pour ne pas cautionner ce cadre, mais la Confédération y était malgré tout représentée pour y rappeler, nous dit-on, nos positions et revendications.
Les positions étant maintenant réaffirmées, notre organisation syndicale doit refuser clairement, et publiquement, de se mettre sous l’autorité d’un gouvernement, quel qu’il soit. Elle doit s’appuyer de manière catégorique sur son indépendance et organiser sans plus tarder le rapport de force nécessaire et la résistance aux réformes destructrices à venir, notamment celles des retraites.
Pour pouvoir se mettre en ordre de bataille, il ne faut pas tergiverser.
La première condition, indispensable, est de dire clairement, haut et fort : NON !