Le président de la République est intervenu une nouvelle fois le 12 juillet pour annoncer les orientations à venir du gouvernement sur les questions sanitaires, mais aussi sur les réformes à engager.

Sans grande surprise, notre modèle social est au centre des préoccupations d’Emmanuel Macron ; et ce n’est pas une bonne nouvelle.

Il a ainsi réaffirmé, comme nombre de ces ministres avant lui, que la réforme de l’Assurance chômage s’appliquerait, envers et contre tout, dès le 1er octobre. Au nom de l’idéologie « du travail et du mérite » ; ce qui est programmé c’est la réduction drastique des droits des chômeurs. C’est une fois encore la culpabilisation et la sanction des chômeurs alors que les entreprises sont arrosées à coup de centaines de milliards d’euros ; c’est inacceptable !

Quant à la réforme des retraites, le Président de la République enfonce le clou. À l’ordre du jour : travailler plus longtemps et la fin des régimes spéciaux. L’absence de toute autre précision laisse toutes les portes ouvertes en la matière : le recul de l’âge de départ à 64 ans comme le système universel par points préconisé par le récent rapport Tirole.

Une fois encore, nous avons eu droit à la prétendue injustice du système actuel et au sauvetage nécessaire des systèmes de retraites. Cette propagande et ce mensonge ne servent que de prétexte pour ne pas discuter des questions de fond : notamment la part des richesses produites consacrée à notre modèle social, dont les retraites. C’est le prétexte surtout pour mettre en œuvre les exigences européennes et poursuivre le démantèlement de tout notre édifice social. Il s’explique : il faut continuer « à bousculer le système, les rentes et les situations établies ».

Macron joue aussi avec le temps et précise que les retraites seront réformées « dès que les conditions sanitaires seront réunies » et « quand l’épidémie sera sous contrôle et la reprise bien assurée ». Certains commentateurs y voient un report sine die, ou au moins après les élections présidentielles.

Rien n’est moins sûr, et il est de notre responsabilité d’organisation syndicale indépendante d’être prêt, sans tarder, à combattre avec détermination toute tentative de poursuivre ces réformes destructrices.

Macron a parfaitement compris l’opposition généralisée à sa réforme des retraites comme à celle de l’Assurance chômage. Et c’est pour tenter d’étouffer toute réaction syndicale et toute mobilisation qu’il programme un nouveau round de concertation avec les syndicats à la rentrée.

L’Union départementale FO de la Moselle considère qu’il ne faudra pas se laisser piéger. Il n’y a rien à discuter ni sur le recul de l’âge de départ en retraite, ni sur l’allongement de la durée de cotisation, ni sur le système par points, ni sur la suppression des régimes spéciaux. De fait la concertation s’oppose à la mobilisation, et il faudra être clair sur cette question !

Les syndicats FO doivent se tenir prêts à toute éventualité.