Et maintenant, la riposte ! Puissante journée d’action, de mobilisations et de grève le 19 mars.

, par Udfo57

Le mouvement de mobilisation des gilets jaunes qui dure maintenant depuis quatorze semaines est totalement inédit de par son ampleur, sa durée et aussi sa détermination. Malgré, les opérations d’enfumage du gouvernement – les pseudo-mesures d’urgence qui ne règlent rien et le fumeux « grand débat citoyen » – la colère ne faiblit pas, au contraire.

Il ne s’agit pas d’encenser un mouvement ni de nier certains débordements, mais il faut objectivement constater que cette situation est le produit d’un ras-le-bol généralisé à l’encontre des politiques d’austérité menées par les gouvernements successifs qui ont favorisé systématiquement le capital et les « premiers de cordée » et conduit à creuser les inégalités et à accroître la précarité ; toutes les réformes quasiment sans exception depuis plus de 15 ans ont pour trait commun l’atomisation de notre modèle social : Code du travail, Protection sociale, Services publics.

C’est cette politique que FO combat, avec d’autres organisations syndicales, de manière systématique et massive au travers de la grève, de manifestations locales et nationales. FO n’a jamais failli et l’Union départementale, comme beaucoup d’autres, a combattu avec son « superbe drapeau rouge »(*).

Dès fin novembre, le bureau de l’Union départementale prenait position considérant que le syndicat ne pouvait s’engager qu’avec des organisations syndicales identifiées sur des revendications claires et précises. Dans ce cadre, l’Union départementale prenait position contre la participation au « grand débat citoyen », contre l’accompagnement des politiques de régression sociale du gouvernement. L’Union départementale y opposait l’absolue nécessité d’engager une riposte interprofessionnelle, par la grève.

C’est dans ce contexte que FO Moselle déposait un préavis de grève à durée indéterminée avec notamment CGT et Solidaires à compter du 14 décembre 2018 et appelait ensuite à la grève et à manifester le 5 février 2019 à Saint-Avold ; appel à la mobilisation soutenu par la Commission exécutive confédérale.

Malgré les actions de communication permanentes, le gouvernement reste sourd aux revendications ; celles des gilets jaunes, mais aussi celles des organisations syndicales et celles de FO en particulier. C’est tellement vrai que le jour même des mobilisations du 5 février, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture la loi « anti-casseurs » qui est, en réalité, une loi antisyndicale et liberticide. C’est bien le droit de manifester qui est menacé, c’est aussi un coup porté à la démocratie.

Dans cette situation sociale inédite se pose inévitablement la question de l’engagement des syndicats et de la manière de combattre. Les conflits se multiplient : grève à la sécurité sociale le 29 janvier dernier, grève dans des entreprises pour défendre l’emploi ou les salaires, mobilisation des syndicats FO de la Fonction publique au travers notamment d’une manifestation nationale le 7 février. C’est aussi pourquoi le bureau de l’Union départementale a décidé d’être présent à la manifestation des gilets jaunes samedi 9 février, sans pour autant donner de consignes à ses syndicats.

Il n’y a pas de contradiction avec notre position de novembre, c’est le contexte qui a changé. Aujourd’hui il est de la responsabilité des syndicats de ne plus traîner, de se saisir de cette crise qui agite le gouvernement pour engager le rapport de force interprofessionnel dans toutes les entreprises et toutes les administrations.

Bien sûr des questions se posent : où étaient les gilets jaunes dans les combats que nous avons menés ? Et les hésitations existent chez les militants : nous ne pouvons pas cautionner des revendications identitaires ou racistes qui sont certes marginales, mais qui existent. Les modes d’action interpellent… Toutes ces questions sont légitimes. Mais une chose doit nous souder : l’impérieuse nécessité de combattre la politique de régression sociale du gouvernement Macron. Si nous voulons gagner et obtenir le retrait des contre-réformes en cours, notamment celle des retraites, n’est-ce pas le moment – ou jamais ? - d’y aller tous ensemble ?

La communication du bureau confédéral du 11 février qui rappelle nos revendications et affirme la nécessité de la grève interprofessionnelle – et de sa réussite - pose les bases de cette réaction. L’intersyndicale nationale vient d’ailleurs de décider d’une puissante journée d’action, de mobilisations et de grève le 19 mars.

Alexandre TOTT
Secrétaire général

(*) « Le drapeau rouge » : chant ouvrier écrit en 1877 après les combats sanglants de la Commune de Paris : « Le voilà, le voilà, regardez ! - II flotte et, fièrement, il bouge - Ses longs plis au combat préparés.- Osez, osez le défier,- Notre superbe drapeau rouge - Rouge du sang de l’ouvrier . »