Éditorial du Combat social, journal mensuel de l’Union départementale FO de la Moselle : "Ne pas faiblir ! Continuer à combattre jusqu’au retrait, sans trêve ni répit !"

, par Udfo57

Le Premier ministre a annoncé il y a quelques jours le détail de son projet.

Édouard Philippe a décliné très longuement le fondement de sa réforme des retraites. Sans surprise, elle est conforme au rapport Delevoye du 18 juillet et aux déclarations du gouvernement durant les plus de deux ans de pseudo-concertations :

 mise en place d’un régime unique liquidant les droits actuels ;
 calcul de la retraite sur toute la carrière, par la capitalisation de points, conduisant ainsi à baisser les pensions de tous : le dispositif devant se mettre en place dès 2025 pour la génération 1975 par la transformation en points des droits actuels ; la génération 2004 entrant directement dans le dispositif ;
 âge pivot s’appliquant à tous quasiment immédiatement (62 ans et 4 mois pour la génération 1960 ; à 64 ans pour la génération 1965). Celui-ci conduira à réduire, de manière complémentaire et à vie, le niveau des pensions de 5% par an pour tous ceux partant avant cet âge, les obligeant à travailler plus longtemps. Personne ne peut donc être surpris ! Pas même Laurent Berger, Cfdt et auxiliaire attitré des gouvernements, qui a pourtant feint de découvrir l’âge pivot et en a fait, pour la galerie, un casus belli, une ligne rouge à ne pas franchir.

Dans ce jeu de rôle savamment orchestré avec le Premier ministre, et drapé d’une « sainte colère », il s’est offusqué et a engagé de manière éphémère ses adhérents dans le rapport de force... pour les appeler bien sûr immédiatement à la trêve de Noël.

Quelle mascarade ! En réalité, comme c’est historiquement dans sa nature, la Cfdt ne sortira pas de son rôle de liquidateur - certains appellent cela le réformisme (sic !)- et continuera à collaborer à la mise en œuvre de la retraite par points.

Quand bien même le gouvernement déciderait de renoncer à l’âge pivot ou de l’aménager, il n’en resterait pas moins que dans le système Macron les retraites sont calculées sur l’ensemble de la carrière et plus sur les meilleures années ou les 6 derniers mois ; avec la retraite par points, qui est le cœur de la réforme, nous serons tous perdants car, de fait le niveau de nos pensions baissera considérablement.

Cette réforme, et c’est encore un fait, ne peut conduire qu’à la précarité universelle : pour les jeunes, les femmes, les temps partiels, les chômeurs, les malades, les seniors qui sont licenciés et ne retrouvent pas de travail.

Les raisons de la colère sont donc toujours là, et le départ de l’oublieux - et très proche du milieu des assurances - Jean-Paul Delevoye n’y change rien, le gouvernement maintient son projet. Donc il n’y a pas d’autre revendication possible que d’en exiger le retrait total, et il n’y a pas d’autre voie possible pour l’obtenir que celle de la généralisation de la grève.

Les cheminots sont en grève depuis le 5 décembre, les agents de la ratp également, dans l’Éducation nationale la grève continue et dans d’autres secteurs il y a des appels épisodiques, mais il y a grève. Les journées de mobilisation et de manifestation des 5, 10 et 17 décembre sont aussi de très grande ampleur, à un niveau plus atteint depuis de très nombreuses années. Mais c’est loin d’être suffisant, chacun le sait. Il ne faut pas faiblir et au contraire amplifier la mobilisation sans trêve ni répit.

Les Confédérations syndicales FO et CGT, la FSU et Solidaires y appellent sans ambiguïté, le contexte social le permet, tous les ingrédients sont là pour faire reculer Macron et pour gagner. Alors comme on l’entend dans certaines manifestations : « ne les regardez pas, rejoignez les grévistes ! ».

L’Union départementale FO de la Moselle ne lâchera pas et combattra jusqu’au bout cette réforme immonde ! Alors, "ne nous regardez pas, rejoignez-nous" !