Déclaration de la Confédération FO du 19 mai 2020

, par Udfo57

FO demande au gouvernement de mettre fin à l’état d’urgence qui met en cause les libertés individuelles et collectives, le droit syndical et le droit du travail et dénonce la volonté du gouvernement d’associer les organisations syndicales à la mise en œuvre des politiques publiques en changeant leur nature.

Ainsi au travers d’une déclaration adoptée le 19 mai par sa commission exécutive, la Confédération FO conteste le bien-fondé de l’état d’urgence sanitaire qui donne les pleins pouvoirs au gouvernement et conduit à remettre en cause les libertés individuelles et collectives, le droit syndical et le droit du travail. La Confédération FO revendique par conséquent qu’il soit mis fin à ce régime d’exception.

Alors que certains appellent à la refondation des organisations syndicales qui devraient changer de nature, alors que le gouvernement établit un cadre, avec les régions, conduisant à faire assumer aux organisations syndicales les politiques publiques en matière économique au travers de chartes départementales, de pacte sociaux (un « Business act » comme dans la région Grand Est : littéralement une charte du travail), et de conférences sociales régionales.

Il s’agit d’une orientation politique (qu’on appelle le corporatisme) qui conduit à subordonner les intérêts des travailleurs à celui de l’entreprise et, à un autre niveau, à celui de l’État ; les organisations syndicales étant en charge de cet intérêt prétendument général au détriment de l’intérêt particulier de la classe ouvrière. On est donc bien dans une logique de remise en cause de l’indépendance du syndicat qui deviendrait la courroie de transmission officielle de l’État (y compris en région) et des entreprises.

FO dénonce cette politique du gouvernement et y oppose, non seulement l’indépendance syndicale, mais aussi la négociation collective interprofessionnelle, de branche et d’entreprise qui est l’expression même du rapport force, et qui correspond à notre conception du syndicalisme.

Enfin, cette crise sanitaire devient économique et sociale avec des risques importants notamment sur l’emploi ; les annonces de fermetures, de restructurations et de suppressions d’emplois se multiplient, et la situation est inquiétante dans de nombreux secteurs et de nombreuses entreprises du département.

Dans ce contexte, et alors que les entreprises ont été largement subventionnées par l’État par dizaine de milliards d’euros (au-delà des cadeaux sociaux et fiscaux habituels), FO demande en urgence la suspension des procédures de licenciements, et réaffirme qu’elle combattra toute velléité de mise en cause des droits des salariés garantis par le Code du travail et les Conventions collectives, sur les congés, les repos, la durée du travail, mais aussi les salaires.