L’absence d’écoute des personnels et de leurs organisations syndicales est dramatiquement illustrée par la teneur de la lettre de Jean-Paul Bailly (PDG de La Poste) adressé à chaque Postier. Il est affligeant de constater la reprise des vieilles recettes d’hier à peine « relookées » pour un nouveau concept baptisé « Grand Dialogue » sur la vie au travail (avec des majuscules dans le texte s’il vous plaît !). Aujourd’hui, La Poste est malade et avec elle, les Postiers. Le diagnostic est connu de tous : suppressions massives d’emplois, délocalisations/centralisations, reclassements perpétuels et parfois même dévalorisants, concurrence interne savamment orchestrée à travers l’appréciation, la promotion, la rémunération … Le bénéfice de La Poste se résume chaque année par les économies générées par les suppressions d’emplois, pas brillant en terme de bilan.
Alors, jusqu’où comme ça ?
Les réorganisations sont imposées, elles sont indéchiffrables et interdisent tout débat contradictoire, alors il est où le Grand Dialogue social ? La Poste se veut la championne sur le traitement du handicap et des inaptitudes et elle se fait condamner pour licenciements abusifs, conséquences d’inaptitude physique (dont elle est souvent à l’origine). Elle se veut championne du développement durable, étalant à longueur d’articles de presse sa « pôle position » au sein des grandes entreprises avec sa première flotte de véhicules électriques mais c’est faire fi de la diminution et de la concentration des établissements postaux obligeant chaque jour les Postiers à faire plus de kilomètres pour se rendre à leur travail.
Faut-il parler de la Plate-forme Industrielle Courrier de Lorraine à Pagny les Goin au milieu de nulle part !
L’image de La Poste est écornée par ceux qui pratiquent cet art constant de la dissimulation et non par ceux qui le dénoncent.
Cerise sur le gâteau, exemple amer de la déconnexion du PDG de La Poste par rapport aux aspirations des Postiers ; il ne craint pas d’évoquer le report de son projet essentiel : l’actionnariat salarié. C’est en quelque sorte promettre aux Postiers devenu demain actionnaire, un retour sur investissement grâce aux suppressions d’emplois et à la productivité !
Enfin, la dernière mesure annoncée concerne la création d’un médiateur de la vie au travail. Il manquait cet élément dans la panoplie médiatique de l’entreprise responsable La Poste. Les Postiers ont simplement besoin du respect des personnes et des règles, non du laxisme ambiant.
Les militants Force Ouvrière exigent l’arrêt des réorganisations dans l’attente d’une véritable analyse. Le malaise social nécessite, humainement, une telle mesure.
J-P.D