POURQUOI FO VA MANIFESTER LE 16 DÉCEMBRE À PARIS ?

, par Udfo57

RASSEMBLEMENT NATIONAL FO EN DIRECTION DE MATIGNON


 Pour le retrait du pacte de responsabilité,
 pour la défense de la protection sociale et des services publics,
 contre la remise en cause du code du travail, des conventions collectives et des statuts.

Comme chacun le sait, ce gouvernement, comme les précédents, mène une politique libérale qui se traduit par une multiplication d’exonérations et de cadeaux en matière fiscale et de cotisations de sécurité sociale au profit des dirigeants d’entreprises, par une remise en cause sans précédent des droits et des acquis des salariés et de leurs familles, par une perte de pouvoir d’achat due à l’augmentation de taxes (TVA) ou d’impôts et par l’extrême faiblesse des revalorisations de salaire et même un gel depuis 2010 pour les fonctionnaires.

Après la loi du 14 juin 2013 qui permet notamment de suspendre certains éléments du contrat de travail, de faire travailler les salariés plus longtemps sans compensation financière, qui a accéléré les procédures des plans sociaux et réduit les durées de prescription pour les salariés saisissant les prud’hommes, après l’allongement de la durée de cotisation à 43 ans pour une retraite à taux plein, le gouvernement décline maintenant le pacte dit de responsabilité.

LE PACTE DE RESPONSABILITÉ ? UN PACTE CONTRE NOS DROITS !

Qu’y a-t-il dans ce pacte mis en oeuvre sur l’exigence conjointe de la Commission européenne et du patronat ?

 D’un côté 41 milliards d’euros de cadeaux aux entreprises sur trois ans sans aucune contrepartie en terme de création d’emplois :

Ces 41 milliards (20 milliards de CICE, 10 milliards de baisse de cotisations patronales de sécurité sociale et 11 milliards de baisse d’impôts) viennent s’ajouter à près de 200 milliards d’aides fiscales et sociales dont les entreprises bénéficient déjà chaque année depuis de très nombreuses années et qui ont fait la démonstration de leur inefficacité sur l’emploi et de leur effet destructeur sur la protection sociale et les services publics.

 D’un autre côté, le gouvernement met en oeuvre un plan drastique de réduction des dépenses publiques et sociales de 50 milliards sur trois ans :

• Réduction de 18 milliards des dépenses de l’État mettant en cause des missions de service public indispensables et parfois même vitales ; • Réduction de 12 milliards des dépenses des collectivités territoriales en lien avec la réforme territoriale et l’éclatement de la République et des droits ; • Réduction de 10 milliards des dépenses de l’assurance maladie touchant les droits des assurés sociaux et mettant en péril l’hôpital ; • Réduction de 10 milliards sur d’autres dépenses sociales et en particulier les allocations familiales, l’assurance chômage ou encore le RSA (la baisse des droits intervient en même temps qu’un discours moralisateur et culpabilisateur à l’encontre de prétendus fraudeurs ou profiteurs).

LEURS MESURES ? UN ARSENAL CONTRE LE CODE DU TRAVAIL ! Ce pacte dit de responsabilité est complété par un arsenal de mesures en cours d’élaboration ou en réflexion et qui répondent toutes aux exigences du patronat :

• remise en cause des 35 heures entreprise par entreprise • gel voire baisse des salaires dans le privé • contrat de travail unique remettant en cause le CDI • affaiblissement du rôle des syndicats dans les instances représentatives du personnel • suppression des sanctions pénales pour les employeurs faisant de l’entrave syndicale • remise en cause des conseils de prud’hommes • généralisation de l’ouverture des magasins le dimanche et le soir...

Et ceci en attendant la satisfaction complète des revendications patronales (suppression de jours fériés, sous-smic, etc).

Les conséquences de cette politique d’austérité menée depuis 2008, c’est une croissance en chute, une augmentation du chômage et de la précarité et la destruction du modèle social français. Et pourtant, on nous explique à grand renfort de propagande médiatique que ces réformes sont engagées pour notre bien, celui des travailleurs et de leurs familles. La grande cause commune serait la réduction de la dette et des déficits et la compétitivité des entreprises.

LEUR MÉTHODE ? UN MENSONGE D’ÉTAT ! La prétendue nécessité de réduire la dette et de baisser les « charges » patronales au travers du démantèlement du code du travail et de la protection sociale repose sur un mensonge d’État et même plusieurs.

On nous dit : « Il n’est pas acceptable que le montant de la dette (2.000 milliards d’euros) avoisine celui de la richesse produite (le PIB). L’État serait de ce fait en quasi-faillite et toute dépense publique est considérée comme abusive et reviendrait à léguer de la dette aux générations futures ».

Faux : expliquer cela c’est comme expliquer qu’un salarié gagnant 20.000 euros par an (c’est son PIB) et qui emprunte 100.000 euros sur vingt ans (c’est sa dette) pour acheter une maison est en faillite. Non seulement, il n’est pas en faillite mais en plus il lègue un patrimoine à ses enfants.

C’est la même chose pour les dettes de l’État : elles sont contractées sur 40 ans et ne peuvent pas être mesurées par rapport aux richesses annuelles produites. Non seulement l’État n’est pas en faillite, mais de plus les indispensables dépenses publiques créent un patrimoine à léguer aux générations futures (des hôpitaux, des écoles, et l’ensemble des services publics).

On nous dit : « Le code du travail et les conventions collectives, la protection sociale coûtent trop cher, pèsent sur la compétitivité des entreprises et sont un frein à l’embauche ».

Faux : le code du travail, les droits des salariés en matière de protection sociale sont simplement un frein aux profits et aux dividendes des actionnaires. Leur remise en cause constitue uniquement la revanche du patronat sur les acquis qu’il a dû concéder depuis des décennies.

LEUR OBJECTIF ? DÉFAIRE MÉTHODIQUEMENT NOTRE MODÈLE SOCIAL ! Un ancien vice-président du Medef avait théorisé cette question en 2007 :

« Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la résistance. Le compromis historique d’alors s’est traduit par la création des caisses de sécurité sociale, le statut de la fonction publique, par l’importance du secteur public productif et la consécration des grandes entreprises françaises nationalisées, par les premières conventions collectives, par les régimes de retraites complémentaires (tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952). Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme national de la résistance ».

Ce que fait le gouvernement aujourd’hui au nom du Medef, c’est défaire méthodiquement le modèle social français. PERSONNE NE PEUT L’ACCEPTER !

Face à cette situation, une véritable organisation syndicale libre et indépendante ne peut ni collaborer à la mise en oeuvre de ces contre-réformes, ni rester sans réagir. Pour FORCE OUVRIÈRE, la seule solution pour faire face à ce rouleau compresseur et faire reculer, ensemble, le patronat et le gouvernement c’est de créer les conditions d’un appel le plus large possible à la grève générale interprofessionnelle.

Ce rapport de forces historique ne sera pas spontané. Il doit donc être méthodiquement préparé, étape par étape, pour s’engager le plus vite possible : car la gravité de la situation et des attaques portées contre nos droits l’exige.

Ce rapport de forces, FO le construit de manière permanente, mais a décidé de faire savoir dès maintenant au gouvernement son refus du pacte de responsabilité et de la casse sociale à laquelle il conduit. Les militants FO iront donc à Paris le 16 décembre adresser un ultimatum au gouvernement. Ce rassemblement de rue sera une des premières étapes de la construction de ce rapport de forces généralisé.

Vous rejetez la politique libérale du gouvernement et les attaques permanentes du patronat contre vos droits et vos conditions de vie ?

Vous n’acceptez plus les cadeaux faits au patronat, la liquidation des entreprises et des emplois, le saccage des services publics et de la protection sociale ?

Alors, avec les militants FO montrez votre détermination en préparant les conditions d’une mobilisation générale.

Rejoignez le syndicalisme libre et indépendant !