L’indépendance syndicale pour les revendications contre toute austérité de droite ou de gauche !

, par Udfo57

Éditorial du Combat Social de mars.

Le COMBAT SOCIAL est le journal de l’Union départementale des syndicats FORCE OUVRIERE de Moselle. Il s’agit d’une publication mensuelle adressée aux syndicats FO.

Ce mois-ci en guise d’éditorial pour trouverez de larges extraits du discours du secrétaire général de FO Moselle lors du Meeting du 1er mai.

Cher(e)s camarades,

Le 1er mai est avant tout la journée internationale de solidarité et de revendications dont l’origine est liée historiquement aux combats des travailleurs à la fin du 19e siècle, d’abord aux États-Unis, puis en Europe, pour la journée de huit heures. Combats qui ont été durement réprimés, y compris dans le sang. Avant d’être un jour férié, le 1er mai est avant tout, et cela doit le rester, une journée de revendications. Pétain et le régime de Vichy, (juste après Hitler), en ont fait une fête de célébration du travail.

Sans vouloir faire d’amalgame dans une période électorale, l’utilisation du 1er mai par un candidat, en prétendant en faire une « journée du vrai travail », pour les vrais travailleurs est symboliquement discutable et en tout cas inacceptable. Tout comme l’est son instrumentalisation ou sa récupération par d’autres, la CGT par exemple mais pas uniquement, au profit d’un but strictement électoral. Le 1er mai deviendrait paraît-il un enjeu électoral. Nous ne pouvons pas l’accepter.

Nous sommes à Force Ouvrière indépendants, avant, pendant, et après le 1er mai. De la même manière nous revendiquons, avant, pendant, et nous continuerons après !…

Mes cher(e)s camarades,

En cette journée de solidarité internationale, le Secrétaire général de la Confédération, Jean-Claude MAILLY, est aujourd’hui à Tunis, à la demande des camarades tunisiens. Il est à leurs côtés pour les soutenir dans leur action. Il participe donc en ce moment à un meeting et à la manifestation du 1er mai à Tunis.

La Révolution en Tunisie, mais aussi les événements en Egypte, au Maroc ou ailleurs ont été historiques, et aujourd’hui, après avoir revendiqué et obtenu pour partie liberté et démocratie, le combat des travailleurs dans ces pays consiste à les installer durablement.

Il faut soutenir ces peuples et les travailleurs dans leurs revendications légitimes d’obtenir les libertés fondamentales. C’est le sens de la participation de Jean-Claude Mailly et donc de la Confédération FO à la manifestation à Tunis.

Mes cher(e)s camarades, ces événements doivent interpeler les gouvernants, en tout cas, ça le devrait. Partout, les salariés résistent et se battent pour défendre leurs conditions de travail, leurs revendications, leurs droits, y compris celui de s’organiser librement en syndicat.

NON à l’austérité

Aujourd’hui, nous vivons une période mouvementée à double titre. Premièrement, une crise qui perdure et qui s’aggrave, une crise profonde du système capitaliste et, deuxièmement, cela n’a échappé à personne, nous sommes, en France, en pleine campagne électorale et même en plein entre les deux tours.

S’agissant de la crise, FO le répète inlassablement, elle ne connaît pas de répit et en sortir nécessite une rupture à trois niveaux : international, européen et national. Sortir de la crise nécessite effectivement une rupture avec l’ensemble des politiques d’austérité, une rupture avec les diktats, les contraintes et les directives qui soumettent l’ensemble des droits des travailleurs aux exigences des marchés financiers et de la spéculation.

Pour FO, l’émancipation des Etats vis-à-vis des marchés financiers et une réforme du système monétaire sont des passages obligés pour une résolution de la crise actuelle.

Au niveau européen, on assiste à la sacralisation de l’austérité au prix de la récession et de la misère. Certains veulent même la graver dans le marbre avec les deux derniers traités européens : traités déjà acceptés dans certains pays ou en passe d’être validés dans d’autres.

En France, le Parlement, dans sa grande sagesse (!!!), et dans un consensus des plus larges, a d’ores et déjà adopté le premier traité par une simple loi : le fameux MES, le mécanisme européen de stabilité qui autoriserait les États en difficulté financière (selon les critères libéraux) à faire appel à la solidarité ou plutôt à l’aumône de l’Europe à la condition de mettre en œuvre les réformes structurelles exigées par l’Union européenne, et à la condition d’adopter le deuxième traité, le TSCG ; celui instaurant la fameuse règle d’or budgétaire ; en fait une règle de plomb qui graverait durablement l’austérité et la déréglementation dans la Constitution.

S’agissant du MES qui a été adopté dans une simple loi, FO avait écrit à l’ensemble des parlementaires pour leur demander de ne pas le voter ; dans un même ensemble, les formations politiques majoritaires l’ont adopté, y compris celles qui se disent extrêmement attachées à l’avis et au rôle des organisations syndicales.

Ceci étant, certaines organisations syndicales, y compris celles qui font campagne aujourd’hui, expliquent qu’il est indispensable de prendre des mesures pour réduire la dette et les déficits, mais attention… tout en préservant la cohésion sociale ?! La « « camelote » qu’on veut nous fourguer, c’est l’emballage social de la rigueur et de l’austérité !!

FO prend ses responsabilités

Concernant le traité qui instaure l’austérité et la règle d’or, le Comité Confédéral National du mois de mars a dit très clairement qu’il ne peut conduire, tout comme le MES, qu’à une Europe des sanctions et à des transferts de souveraineté. Pour FO, ces deux traités ne sont ni amendables, ni acceptables. Ils doivent donc être rejetés.

Face à des traités européens d’essence totalitaire portant atteinte à la République et à la démocratie, face à un risque d’accentuation des politiques d’austérité, FO prendra ses responsabilités.

FO a décidé qu’elle appellerait les travailleurs à voter NON en cas de référendum. C’est une décision et un acte exceptionnel que FO n’a fait qu’une seule fois dans son histoire en 1969 ; mais nécessité démocratique fait loi.

Et si le choix est de passer par le vote au Parlement réuni en congrès, FO s’engagera dans une campagne de mobilisation pour s’y opposer, de la même manière que nous nous opposerons à toute forme d’austérité budgétaire quelle qu’elle soit, et d’où qu’elle vienne.

Soyons clairs mes cher(e)s camarades, et nous ne le répéterons jamais assez. Cette crise de la dette et des déficits n’est pas celle des travailleurs, et ils n’ont pas à la payer.

L’Europe de l’austérité détruit les droits sociaux et le droit du travail

Mes cher(e)s camarades,

Cette politique d’austérité européenne a pour conséquences de condamner le « modèle » social français qui se caractérise par notre Protection sociale collective : assurance maladie, allocations familiales, retraites ou assurance chômage ; et par des services publics républicains et égalitaires. Le modèle social c’est aussi la négociation collective et les droits du travail garantis par les conventions collectives nationales et les statuts.

Tout le monde le reconnaît, et même la Commission européenne, que c’est ce modèle social qui a permis de servir d’amortisseur économique, et de limiter en France, au moins en partie, les effets de la crise du système capitaliste ; c’est ce qui a permis qu’on s’en sorte en définitive mieux, ou moins mal, que d’autres pays européens, même si les travailleurs ont été particulièrement touchés par les destructions d’emplois.

Le paradoxe apparent, c’est qu’aujourd’hui il faudrait, parce que la Commission européenne et les marchés financiers l’exigent, remettre en cause ce modèle social protecteur, et remettre en cause ces amortisseurs économiques et sociaux (la sécu, les retraites, le droit du travail ...), qui ont permis de limiter les dégâts. Pour relancer, soi-disant, la croissance et la compétitivité des entreprises il faudrait maintenant déréglementer et précariser l’ensemble des droits des travailleurs, actifs, chômeurs ou retraités.

C’est cette politique, qui est menée en France et dans tous les pays européens, et qui conduit à remettre en cause la retraite, à allonger sans fin la durée de cotisation et donc la durée d’activité. C’est cette politique qui conduit à saccager les services publics, en détruisant des emplois et en externalisant les missions pour les confier au secteur privé.

C’est toujours cette politique qui en Grèce, a conduit notamment à réduire les salaires et les pensions à remettre en cause les retraites et les services publics ; en Italie, elle conduit entre autres à assouplir les règles du licenciement pour empêcher toute possibilité de réintégration après une décision de justice ; C’est encore cette politique ultra libérale qui, en Espagne là aussi, est le prétexte à une réforme du marché du travail réduisant le coût des licenciements, et décentralisant la négociation collective au niveau le plus bas (c’est-à-dire celui de l’entreprise). Au nom de la compétitivité et de la crise, cette réforme prévoit que les entreprises puissent stopper l’application des conventions collectives dès deux trimestres de baisse d’activité ou de revenu. Et, on peut encore y ajouter les coupes sombres décidées pour l’organisation sanitaire dans les régions ou encore dans l’Éducation.

Réduire le coût du travail : une attaque frontale contre nos droits

En France, tout cela est aussi programmé, et quel que soit le résultat des élections à venir.

L’ennemi, mes cher(e)s camarades, c’est clairement, et plus que jamais, le coût du travail qu’il faudrait baisser à tout prix. C’est en tout cas la soupe qu’on veut nous vendre.

C’est pour cela que pour tous nos dirigeants, très libéraux, il faut sans cesse exonérer les entreprises du paiement des cotisations pour faire porter le financement de la protection sociale sur les travailleurs : 320 milliards d’exonérations de cotisations patronales depuis 1991, et dans le même temps, la CSG n’a cesser d’augmenter et de peser toujours plus sur les salariés. Aujourd’hui on a la TVA sociale qui s’ajoute et pèse encore sur notre pouvoir d’achat.

La réduction du coût du travail, c’est aussi réduire les droits garantis par les Conventions collectives et le Code du travail. Comme en Espagne ou en Italie, le gouvernement en France a demandé aux organisations syndicales et patronales de mettre en musique un dispositif (les accords compétitivité/emplois) permettant aux entreprises de négocier avec des syndicats complaisants (on dit syndicats responsables) des accords permettant d’adapter les horaires et les salaires à la situation financière de l’entreprise.

La Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la France, partout c’est la même recette qui est appliquée.

Pas besoin d’aller chercher loin, tout ce programme est contenu dans le pacte « Euro plus » adopté en mars 2011 et qui se décline avec violence dans les pays d’Europe.

La Commission européenne en rajoute même des couches supplémentaires au fur et à mesure et les plans d’austérité se succèdent : la dernière nouveauté c’est d’instaurer en Europe un Smic flexible qui pourrait évoluer selon les conditions économiques. Vu la récession qu’ils sont en train d’organiser partout, ça laisse des perspectives et elles ne sont pas réjouissantes, en tout cas pour les travailleurs !

On nous dit : regardez, ça marche en Allemagne, c’est ça qu’il faut faire, c’est cela le modèle à suivre. Alors oui c’est vrai, depuis 10 ans l’Allemagne par des réformes successives de la protection sociale, du chômage, par sa politique salariale plus que rigoureuse a fait baisser le coût du travail. Vous savez, le modèle allemand, ce sont surtout les jobs à 1 euro qu’il faut accepter quand on est chômeur, ou encore des salariés qui travaillent à 4 ou 5 euros de l’heure dans certains secteurs.

Le résultat suscite tellement de mécontentement, le niveau de pauvreté est tellement important, qu’ils sont obligés aujourd’hui de lâcher du lest, et de négocier dans certains secteurs des augmentations de salaire conséquentes.

Le seul problème, c’est que cette politique d’austérité de l’Allemagne (de Shroeder à Merkel) a eu des conséquences dans toute l’Europe. L’Organisation Internationale du Travail pointe même, dans son dernier rapport sur l’emploi, la responsabilité de l’Allemagne dans la crise actuelle de la zone euro. L’OIT juge en effet que son modèle de croissance (basé sur la réduction du coût du travail) est l’une des principales causes de la crise.

Alors mes cher(e)s camarades, pour FO, suivre cette logique d’austérité et de remise en cause de nos modèles sociaux est une logique suicidaire ! Mes camarades, on ne sort pas d’une crise du capitalisme en faisant plus de libéralisme économique, plus de flexibilité et plus d’autoritarisme social ! C’est la raison pour laquelle Force Ouvrière revendique non seulement un changement de modèle mais surtout un changement de système économique.

L’industrie sacrifiée et les emplois détruits

Je ne peux pas parler de la crise ou des crises, sans évoquer l’impact qu’elles ont eu, et qu’elles auront encore, en termes de destruction d’emplois et d’entreprises notamment dans l’industrie.

Ce sont, et vous le savez, plus de 900 entreprises et plus de 400.000 emplois qui ont été détruits en France depuis 2008. En Lorraine, ce sont 25.000 emplois perdus en trois ans. Le chômage ne cesse de progresser depuis près d’un an et beaucoup s’accordent à dire que les plans sociaux pourraient reprendre de plus belle après les présidentielles.

J’en profite pour rappeler notamment la situation d’ArcelorMittal à Florange où, hormis les annonces électorales de quelques candidats, rien n’a changé. La situation empire même, car pour ceux qui ont lu la presse ce week-end, le secteur Packaging d’Arcelor à Florange va perdre 1/3 de ses commandes qui seront redéployées en Belgique.

Les deux hauts fourneaux, eux, sont toujours à l’arrêt, et Mittal continue, lui, à engranger des milliards d’euros de bénéfices.

Mes cher(e)s camarades, tout cela doit s’arrêter : le saccage de l’industrie et de l’emploi, les fausses promesses ou les fausses solutions. Il faut arrêter de tourner autour du pot.

L’Union départementale n’a pas changé de position sur cette question : avec ou sans Mittal, les hauts fourneaux doivent redémarrer. C’est pourquoi je persiste à dire qu’il n’y a pas d’autre solution que la nationalisation.

Comme le revendique la Confédération FO, dans des secteurs stratégiques (et la production d’acier en est un) et quand l’emploi est menacé, l’État doit pouvoir prendre le contrôle des entreprises, produire et garantir l’emploi. A mon sens il en a même le Devoir ! Là aussi cela veut dire qu’il faut changer de système, ou en tout cas changer les règles de la construction européenne.

Campagne présidentielle : FO reste indépendante et continue de revendiquer

Pour revenir à la campagne électorale, fidèle à son principe et à sa pratique de liberté et d’indépendance syndicale, FO n’a donné et ne donnera bien entendu aucune consigne de vote, directe ou indirecte.

Quel que soit le gouvernement demain, il faudra, en face, une organisation syndicale libre et indépendante. Nous ne sommes pas des directeurs de conscience. Les adhérents FO, comme l’ensemble des salariés sont libres de leurs choix et de leurs engagements en dehors du syndicat. Nous ne soutenons aucun programme, mais notre indépendance ne signifie pas neutralité. Nous ne soutenons aucun programme, mais nous défendons en toute circonstance nos revendications.

Et pour FO ces revendications, elles continuent avant et pendant la campagne. Elles continueront nécessairement après !

Je crois pour ma part, que la Confédération devrait immédiatement après l’élection présidentielle écrire au président, quel qu’il soit, pour développer nos analyses, nos arguments et surtout déposer notre cahier de revendications.

NON aux traités européens

Je l’ai déjà dit, mais notre première revendication doit être l’arrêt de la politique d’austérité et de remise en cause de nos droits. Cela veut dire que nous devons exiger une rupture avec cette idéologie de la réduction de la dette et des déficits, et exiger de l’État un refus très clair des deux traités européens.

NON à la RGPP

Pour garantir le maintien du caractère républicain de notre société, FO demande l’arrêt de la RGPP et revendique le maintien et la défense des services publics, car défendre les services publics, c’est défendre la République.

Le combat que nous menons contre la RGPP, nous a permis notamment de nous hisser à la première place des organisations syndicales représentatives dans la Fonction publique d’Etat et hospitalière lors des élections de 2011. Mais ce combat n’est pas terminé, il doit se poursuivre car après la Fonction publique d’Etat, c’est la Fonction publique territoriale qui est en ligne de mire.

Défendre la sécu et nos retraites

Autre pilier de la République sociale, notre régime de protection sociale doit être sauvegardé et mis à l’abri des attaques incessantes du patronat et de nos gouvernants. Il faut préserver la Sécurité sociale de 1945 et plus largement, notre système de Protection sociale.

Cela veut dire qu’il faudra combattre pour défendre le salaire différé, le financement par la cotisation, l’arrêt des exonérations qui fragilisent le système et remettent en cause nos droits aux prestations ou allocations. Et je dis bien : nos droits aux prestations ou allocations, pas l’assistanat ou la charité comme certains les présentent souvent aujourd’hui. Cela veut dire qu’il faudra continuer à s’opposer à la fiscalisation que ce soit par la CSG ou par la TVA.

S’agissant de la retraite, mes camarades, les effets de la contre-réforme de 2010 se font sentir : on constate déjà 15 % de liquidation de retraites en moins ! Autant de personnes empêchées de partir à la retraite cette année.

Pour FO, il ne peut y avoir d’autre revendication que l’abrogation de la loi (et pas seulement celle de 2010), le retour pour tous (et pas quelques-uns) à la retraite à 60 ans et la diminution de la durée de cotisation : aujourd’hui c’est déjà plus de 41 ans.

Pour FO, nous l’avons dit, 40 ans c’est déjà trop et nous ne renonçons pas à revendiquer le retour à 37 ans et demi de cotisations. C’est un choix de société que nous devrons défendre, et ça signifie qu’il faudra mettre fin aux mécanismes de la loi Fillon de 2003 qui conduisent à allonger systématiquement la durée de cotisations.

Sur ce sujet, on sait qu’il y a encore dans la tête de certains, et dans le programme de certains autres, une nouvelle étape à franchir dans la remise en cause de nos retraites : la mise en œuvre d’un régime unique par points, qui mettrait fin aux régimes existants, mais qui surtout conduirait à diminuer encore le niveau des pensions et imposerait de fait aux salariés de travailler toujours plus longtemps… jusqu’à la fin, sauf pour ceux qui auraient les moyens d’avoir recours à l’assurance et aux fonds de pensions.

FO doit réaffirmer dès maintenant son opposition à toute réforme de cette nature, qu’elle soit de droite, de gauche ou syndicale, pour bien se faire comprendre.

Mes cher(e)s camarades, pour FO, quel que soit le gouvernement qui sortira des urnes, nos revendications sont incontournables. Tout gouvernement qui les ignorerait serait bien mal inspiré !

Qu’ils regardent, les uns et les autres, ce qui se passe notamment en Espagne avec la mobilisation massive du 29 mars dernier et encore ce week-end. Cette politique de destruction est rejetée par tous, d’une manière ou d’une autre, comme en Irlande, aux Pays Bas, ou ailleurs !…

FO est déterminée à pousser bien haut les revendications en matière d’augmentation des salaires des pensions et des minima sociaux, en matière d’emploi, de protection sociale collective, de services publics républicains, car toutes ces revendications ne sont pas contradictoires. Au contraire !

Liberté syndicale et représentativité

De la même manière, nous nous opposerons à toute remise en cause du droit de grève qui fait l’objet d’attaques récurrentes et de la liberté syndicale, ce qui revient au dossier de la représentativité syndicale et à cette loi liberticide de 2008, issue de la position commune CGT/CFDT/Patronat, que nous continuons de combattre, parce que son objectif n’est pas d’améliorer ou de faciliter le développement syndical, mais parce que, comme nous l’expliquons depuis presque 4 ans maintenant, sa finalité c’est qu’il ne reste que deux organisations syndicales au bout du compte.

Mes cher(e)s camarades,

Dans ce cadre, nous sommes nous aussi aujourd’hui, organisation syndicale, en campagne électorale permanente. Tous les jours des élections ont lieu dans les entreprises, les établissements, bientôt aura lieu le recueil des résultats pour le calcul de la représentativité nationale. Il faut, mes camarades, voter et faire voter pour les listes FO à l’occasion de chaque élection.

Bientôt auront lieu aussi en décembre 2012, les élections dans les TPE (toutes les entreprises de moins de 11 salariés qui n’ont aucune représentation syndicale). Nous n’avons pas demandé cette élection qui n’a pour but que de mesurer l’audience des syndicats. On sait que ce type d’élection favorise les syndicats majoritaires, la CGT et la CFDT : la loi de 2008 a été faite pour ça.

Le gouvernement va demander aux salariés des TPE de voter pour la représentativité des syndicats, mais les salariés n’auront pas pour autant des représentants dans les entreprises ou sur leur site pour les défendre et les représenter. On ne peut pas dire que ce soit motivant mais c’est volontaire : mesurer la représentativité des syndicats c’est bien, mais fâcher les entreprises (les TPE) il ne faut pas pousser !

En tout cas, il va falloir expliquer que s’ils ne vont pas élire de représentants, ils nous ont déjà nous, les militants FO, dans les Unions locales, les Unions départementales, pour défendre leurs droits, et dans les Fédérations pour les améliorer par la négociation des Conventions collectives.

Mes camarades, là aussi il nous faut nous mobiliser, tous, pour gagner ces élections et en faire une démonstration de notre détermination comme nous l’avons fait lors des élections de 2011 dans la Fonction publique. Ils pensaient nous liquider, nous sommes devenus la première organisation syndicale !

Dans le secteur privé nous consolidons nos positions et souvent nous progressons. Cette échéance des élections dans les TPE est du même tonneau. Il faut que tous que tous les adhérents de l’organisation se sentent impliqués et s’impliquent dans la préservation et le développement de Force Ouvrière.

Développer le syndicalisme libre, indépendant et déterminé

Mes cher(e)s camarades,

Le 1er mai n’est pas un symbole émoussé et je le rappelle, ce n’est pas la fête du travail initiée par le Maréchal Pétain, mais bien un jour de solidarité internationale et de revendications sociales.

C’est l’occasion aussi en ce jour de solidarité internationale de rappeler qu’en ces temps difficiles de surenchères, il faut continuer à contester avec détermination la discrimination, la xénophobie, le racisme et la recherche de boucs émissaires qui se développent sur le terreau de la misère.

C’est l’occasion de rappeler aussi notre exigence du strict respect du principe de laïcité ; laïcité qui en ces périodes électorales fait l’objet de nombreux débats. Nous sommes plus que jamais profondément attachés aux valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité. La laïcité c’est le respect de la liberté de conscience. La laïcité appelle aussi à une stricte égalité de traitement entre tous, c’est aussi la séparation des églises, quelles qu’elles soient, et de l’Etat.

Quand on est militant ou adhérent FORCE OUVRIERE – et ce qui étonne toujours à l’extérieur – on peut avoir individuellement chacun sa propre sensibilité politique pour certains des engagements, ou ne pas en avoir du tout.

On peut avoir des croyances religieuses, être athée ou mécréant.

Mais dans le syndicat, toutes ces considérations personnelles auxquelles chacun de nous a droit restent au vestiaire. On est d’abord et exclusivement ensemble, sur le terrain, pour défendre et représenter les intérêts des salariés.

FORCE OUVRIERE, un syndicat, rien qu’un syndicat ; un syndicat pas un parti, c’est cela notre rôle, c’est cela notre ambition.

À quelques jours des résultats des élections présidentielles, quel que soit le gouvernement qui sera en place, une chose est sûre, mes camarades, les travailleurs de ce pays ne pourront compter que sur leurs propres forces et leur propre mobilisation.

Et pour cela, ils auront besoin aujourd’hui comme hier, d’une organisation indépendante, libre, confiante et déterminée. La nôtre, FORCE OUVRIERE.

Les revendications restent et sont la colonne vertébrale du syndicalisme, elles sont le moteur de l’histoire. C’est pourquoi, en ce 1er mai 2012, la Confédération FO appelle tous les salariés, du privé comme du public, à la rejoindre, à se mobiliser, à constituer leurs syndicats.

Alors, mes camarades, soyons prêts et soyons déterminés. Refusons toute austérité d’où qu’elle vienne et préparons-nous à prendre toutes les initiatives qui seront indispensables pour garantir les droits des travailleurs.

Vive le syndicalisme libre !

Vive le 1er mai de revendications et de solidarité internationale !

Vive la Confédération générale du travail FORCE OUVRIERE !