Indépendants et revendicatifs pour combattre l’austérité !

, par Udfo57

Éditorial du Combat Social de mars.

Le COMBAT SOCIAL est le journal de l’Union départementale des syndicats FORCE OUVRIERE de Moselle. Il s’agit d’une publication mensuelle adressée aux syndicats FO.

Le Comité confédéral national de FO (CCN) s’est réuni les 22 et 23 mars à Paris. Il a été l’occasion pour l’ensemble des Unions départementales et des fédérations de réaffirmer, au travers de leurs interventions et d’une résolution générale, nos analyses sur la situation générale et les revendications Force Ouvrière.

La totalité de cette résolution est publiée dans le journal de la Confédération, FO Hebdo. Elle doit être utilisée le plus largement possible par les syndicats FO, car pendant la campagne électorale, les revendications continuent. C’est le moment d’ailleurs de rappeler, et cela figure dans la résolution du CCN, notre attachement aux principes qui font la particularité de notre organisation syndicale : l’indépendance absolue à l’égard bien entendu du patronat, mais surtout en l’occurrence des gouvernements et des partis politiques.

C’est pourquoi FORCE OUVRIÈRE ne donnera aucune consigne de vote à l’occasion des élections présidentielles et législatives. Bien sûr nous ne participerons à aucune initiative commune avec d’autres organisations syndicales le 1er mai. Nous organiserons par contre un rassemblement-meeting devant l’UD comme chaque année.

Pour autant, indépendance ne signifie pas neutralité. C’est la raison pour laquelle nous réaffirmons la nécessité de combattre toute austérité, qu’elle soit de droite ou de gauche, et contestons l’idéologie de la dictature de la dette et de la réduction des déficits. Cette politique, menée dans toute l’Europe, ne peut conduire qu’à la misère et à remettre en cause la démocratie.

Un tour d’Europe des plans d’austérité démontre que partout ce sont les travailleurs qui font les frais de cette crise qui n’est pas la leur.

En France, le gouvernement continue à s’attaquer aux droits sociaux. Après le vote de la TVA dite sociale par le Parlement fin février, et l’ensemble des mesures d’austérité qui s’accumulent, le gouvernement s’est attaqué très récemment au contrat de travail de l’ensemble des salariés, comme en Italie ou en Espagne.

En effet, la loi Warsmann adoptée par le Parlement prévoit dans son article 45 d’autoriser les employeurs, sous le couvert d’un accord collectif signé par des syndicats complaisants, de moduler le temps de travail des salariés sans que cela constitue une modification du contrat de travail, et sans que ceux-ci puissent s’y opposer.

Répondant ainsi aux demandes incessantes du patronat, le gouvernement vient encore d’assouplir le code du travail, livrant les salariés plus encore aux diktats des entreprises. C’est aussi une première étape vers les accords compétitivité - emplois en discussion aujourd’hui, et qui ne sont qu’une réponse à l’instauration de la flexibilité généralisée exigée par la politique ultra libérale européenne.

Impossible de conclure sans évoquer ce qui pourrait imposer l’austérité de manière durable dans toute l’Europe. Le traité du mécanisme européen de stabilité (MES) validé en catimini par le Parlement début mars, et le traité de stabilité, de coordination et de gouvernance (TSCG) qui institue la règle d’or et le zéro déficit à l’ensemble des pays de la zone euro.

Ce qui est organisé, c’est non seulement l’Europe de l’austérité, de la remise en cause du droit du travail et des droits sociaux, de la protection sociale et des services publics, mais c’est aussi l’Europe des sanctions et du transfert de souveraineté.

Le CCN a considéré que ces deux traités n’étaient ni acceptables, ni amendables, ni aménageables. « Face à la crise persistante du capitalisme, face à ces traités d’essence totalitaire portant atteinte à la République et à la démocratie », le CCN a mandaté les instances de la Confédération pour défendre les positions et revendications de Force Ouvrière, mais aussi pour mettre en œuvre toute réponse nécessaire pour les imposer.

Non seulement FO appellera à voter non si le traité (TSCG) est soumis à référendum, mais d’ores et déjà les responsables FO se déclarent prêts à la mobilisation, y compris par la grève interprofessionnelle, pour faire barrage à toutes les politiques d’austérité et de remise en cause de nos droits.

Alexandre TOTT
Secrétaire général
UD FO Moselle