<Font color="#CCCC33">Éditorial du Combat social de mars 2013 : journal mensuel de l’Union départementale FO de Moselle.

, par Udfo57

Le 5 mars ne peut rester sans suite : préparons la mobilisation pour le retrait du projet de loi “Sapin” sur la compétitivité-flexibilité !

La mobilisation du 5 mars a été, après le meeting FO du 24 janvier, un avertissement au gouvernement et l’expression du rejet non seulement de l’accord scélérat Medef-Cfdt, de la flexibilité, de la précarité, et de leur transposition dans la loi, mais aussi des prétendues réformes “courageuses” que le président de la République considère nécessaires pour satisfaire les marchés financiers.

Bien sûr, on nous dit que ces réformes sont censées préserver notre souveraineté et nous permettre d’emprunter à un taux avantageux, mais au prix de nouveaux renoncements devant les exigences de l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le FMI qui dictent leur loi, font la politique, et décident, eux-mêmes, des réformes courageuses à mettre en oeuvre.

L’OCDE dans sa dernière étude économique sur la France exhorte ainsi le gouvernement “à poursuivre les réformes structurelles”. Il faudrait “réduire les dépenses publiques et réformer la structure des prélèvements pour alléger ceux qui pèsent sur le travail et les entreprises” : un appel explicite à réformer les retraites, la sécurité sociale ou l’assurance chômage.

Appel reçu : Jean-Marc Ayrault dans sa réponse à la motion de censure de l’opposition a salué sans surprise les partenaires sociaux avec leur accord sur l’emploi du 11 janvier.

Selon le journal “La Tribune”, “Pour lui, cette méthode basée sur la concertation et la négociation doit également fonctionner pour la réforme des retraites à venir : là encore, la négociation a permis d’avancer avec un premier accord entre les partenaires sociaux sur les retraites complémentaires. Nous le savons tous, les colmatages d’urgence ne suffisent plus à endiguer la révolution démographique de l’espérance de vie.”

Certes la Confédération FO a négocié et paraphé le texte sur les retraites complémentaires pour éviter la faillite à court terme des régimes Arcco et Argirc, mais comme l’explique le premier ministre cet accord ne leur suffit pas, il doit même servir de référence (c’était inévitable !) à la prochaine réforme globale des retraites.

Réforme que Force Ouvrière est déjà déterminée à combattre sur la base des revendications que nous avons votées dans nos congrès et rappelées systématiquement dans toutes les résolutions du Comité confédéral national.

En attendant, la transposition dans la loi de l’accord du 11 janvier sera débattue à l’Assemblée nationale début avril. Pour l’Union départementale, il serait inconcevable que nous assistions en spectateurs, sans réagir, au démantèlement du Code du travail. Dans le prolongement du 5 mars, il va nous falloir mobiliser pour exiger le retrait de ce projet de loi tout aussi scélérat que l’ANI du 11 janvier. Il va donc falloir batailler et ferrailler contre le gouvernement, le Medef et la Cfdt. Il va falloir conforter le premier pas engagé avec la CGT dans l’unité des travailleurs contre le projet de loi “Sapin”.

Mais dans le même temps les obstacles à surmonter existent. L’axe Cfdt-Cgt qui existe depuis la position commune de 2008 perdure ; c’est ce que la Cgt appelle le “syndicalisme rassemblé”. Malgré la signature par la Cfdt de l’accord interprofessionnel du 11 janvier, que de nombreux militants Cgt considèrent comme un point de rupture, le nouveau secrétaire général de la Cgt a expliqué que “ce désaccord ne doit pas contraindre la Cgt à un repli identitaire” et annoncé devant les sifflets des militants présents au congrès confédéral que “Nous allons essayer de construire un 1er mai le plus unitaire possible, notamment avec la Cfdt”.

Et dans le même temps, selon une dépêche AFP “Le nouveau numéro 1 (de la Cgt) a par ailleurs répondu à la fronde, vendredi matin, de militants lui demandant de se prononcer “clairement” pour le “retrait” du projet de loi sur la sécurisation de l’emploi :Notre position est claire (...), tout ce que nous pourrons faire bouger dans le projet existant, nous le ferons bouger”.

Comme s’il pouvait y avoir une bonne loi de transposition de l’accord compétitivité-flexibilité, et comme si l’inacceptable compromission de la Cfdt avec le Medef et le gouvernement pouvait être oubliée derrière le fumeux concept de syndicalisme rassemblé.

Alors la route est encore longue, mais ce n’est pas une raison pour ne pas s’engager résolument dans le combat contre l’austérité. Cela commence, par décider d’une suite immédiate à la mobilisation contre la loi de démantèlement du Code du travail : retrait du projet de loi Sapin !