Malgré cette réussite, on peut toutefois s’interroger sur le rôle de la presse qui a presque réussi à en faire un non événement médiatique. Ce qui, à n’en pas douter, est d’une grande aide au patronat et au gouvernement, déterminés à engager leur arsenal législatif contre le Code du travail.
Ce n’est pas un hasard non plus si à l’occasion du 1er mai est publié un prétendu sondage (I-télé, Le parisien, Aujourd’hui en France) qui « prouverait » que les Français ont majoritairement une mauvaise opinion des syndicats qui ne « sauraient pas s’adapter aux enjeux économiques de notre pays ». Autrement dit, des syndicats ringards, inutiles, voire nuisibles, empêchant toute possibilité de modernisation du pays ; modernisation appréciée d’un point de vue libéral, cela va sans dire !
Entre boycott médiatique des combats syndicaux et sondages orientés et discutables, tout le monde comprend bien que l’objectif est de tenter de démontrer que les organisations syndicales, FO et la CGT pour l’essentiel, ne seraient pas légitimes à contester et à combattre la politique d’austérité et la politique de terre brulée en matière sociale que mène le gouvernement. Et à l’inverse que cette politique est tout à fait légitime et justifiée.
C’est oublier d’abord que ceux qui mettent en oeuvre les contre-réformes structurelles exigées par la Commission européenne et le patronat subissent revers électoraux sur revers électoraux : quelle est la propre légitimité du gouvernement alors que sa politique est rejetée comme jamais ?
C’est mésestimer aussi la capacité de résistance de la classe ouvrière. Les travailleurs chercheront toujours des perspectives de combat. Notre rôle d’organisation syndicale indépendante est de les y aider.
Nous n’y réussirons qu’en maintenant nos revendications. Nous ne céderons rien sur la remise en cause du Service public et de la protection sociale, du code du travail, des conventions collectives et des statuts, et sur la réforme territoriale que nous combattons. Nous ne renoncerons pas à exiger une autre répartition des richesses et donc des augmentations de salaire.
Des mobilisations sectorielles se préparent : le 19 mai contre la réforme des collèges, le 26 mai à la sécurité sociale...
Tous ces combats ne sont ni ringards, ni inutiles. Ils sont vitaux ! Rien, ni personne ne nous empêchera de défendre nos acquis : après le 9 avril et le 1er mai nous continuerons à préparer les conditions de la grève interprofessionnelle.
Alexandre TOTT
Secrétaire général
UD FO Moselle