<Font color="#CCCC33">Éditorial du Combat social de mai 2013 : journal mensuel de l’Union départementale FO de Moselle.

, par Udfo57

Si le gouvernement a un cap celui de l’austérité, FO a le sien : le combat et la mobilisation contre les réformes structurelles imposées par la Commission européenne, les marchés financiers et le gouvernement !

On peut entendre, ici ou là, notamment depuis la récente conférence de presse du président de la République, que le gouvernement n’aurait aucun cap, aucune direction. Quel mauvais procès !

Car en effet ce gouvernement a tracé sa route avec la ratification du Traité européen (TSCG) en inscrivant l’ensemble de sa politique dans le modèle d’austérité européen ; modèle dont on ne peut que rappeler les ravages sociaux et économiques qu’il provoque dans toute l’Europe.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, c’est aujourd’hui à la France d’être en récession, et de continuer à détruire massivement des emplois.

Et pourtant peu importe pour les dirigeants européens, personne ne doit s’écarter de la discipline budgétaire, de la rigueur et de l’austérité.

José Manuel Barroso, président de la commission européenne, l’a rappelé à François Hollande il y a quelques jours : “Cela vaut pour la France et pour toute l’Europe : nous avons un problème de compétitivité. Je souhaite une accélération des réformes en France” !

Si de légers délais peuvent être consentis pour atteindre les objectifs de réduction de la dette et des déficits, pour la commission européenne il ne peut être question d’arrêter les réformes structurelles.

Avant le président de la commission européenne, le commissaire européen aux affaires économiques définissait le programme qui doit s’appliquer : “La France doit mener des réformes structurelles de grande ampleur”. Outre une réforme des retraites et du marché du travail, la France devrait encore mettre en oeuvre une plus grande ouverture à la concurrence des marchés, notamment de l’électricité ou du transport ferroviaire.

Le message est reçu et la mission acceptée : François Hollande rappelait à Bruxelles que les Allemands ont fait des choix et qu’aujourd’hui ils sont compétitifs. En fait le modèle et le cap de Monsieur Hollande, ce sont ceux de Madame Merkel et Monsieur Schroeder avant elle.

Le résultat, chacun le connait : certes l’Allemagne est compétitive (c’est ce qu’on nous dit), mais au prix non seulement de 10 millions de salariés pauvres chez elle, mais aussi d’un dumping social qui détruit des entreprises et les emplois dans l’Europe entière !

Après la transposition définitive dans la loi de l’accord national interprofessionnel du 11 janvier, le gouvernement semble bien déterminé à maintenir son cap.

Comme nous l’avons détaillé à l’occasion de notre meeting du 1er mai, la prochaine étape, c’est la conférence sociale qui se tiendra les 20 et 21 juin.

L’objectif : tracer la feuille de route, ou plutôt l’ordre de mission des organisations syndicales pour définir le contenu des réformes structurelles : les retraites avec au minimum l’allongement de la durée de cotisations, la révision des allocations chômage au nom de la réduction des déficits et du financement des prétendus droits nouveaux de l’ANI du 11 janvier, la sécurité sociale, et les coupes sombres à opérer dans les services publics.

Si le gouvernement a son cap, la Confédération Force Ouvrière a également le sien comme elle l’a démontré en refusant de signer l’accord du 11 janvier ; ce qui doit se traduire aujourd’hui par une revendication : l’abrogation de la loi.

FO a son cap, celui de la mobilisation contre cette politique d’austérité et de l’unité d’action (pas le syndicalisme rassemblé) sur des revendications claires et précises. Il ne peut y avoir de convergences avec ceux qui acceptent l’allongement de la durée de cotisation, la flexibilité et les accords de chantage à l’emploi.

Alexandre TOTT
Secrétaire général
UD FO MOSELLE