<Font color="#CCCC33">Éditorial du Combat social de décembre 2014 : journal mensuel de l’Union départementale FO de Moselle.

, par Udfo57

Revendications, liberté et indépendance sont totalement indissociables.

Sans surprise le gouvernement et le patronat continuent, chacun dans leur registre, à décliner leurs recettes libérales ; celles-là même qui sont qualifiées de « remèdes de charlatans » par un prix Nobel d’économie américain et qui conduisent à un recul des droits sans précédent dans toute l’Europe - en Grèce noyée par les mesure d’austérité, en Italie où le gouvernement multiplie les réformes du marché du travail ou encore en Belgique où les contre-réformes suscitent l’indignation et la réaction massive des organisations syndicales et des travailleurs.

En France, le contenu du pacte de responsabilité baisse de 40 milliards le coût du travail au profit des entreprises et met en péril tant la protection sociale que le service public. Le projet de loi Macron sur la croissance continue de satisfaire les exigences patronales (en particulier celles du Medef) : généralisation du travail le dimanche et le soir jusqu’à 24 heures pour les salariés du commerce prémices à une banalisation sur d’autre secteurs, assouplissement des règles sur le licenciement économique pour « sécuriser » les entreprises, réduction des amendes et suppression des peines de prison prévues par la loi pour sanctionner le délit d’entrave, suppression des prérogatives de l’inspection du travail en matière d’élections professionnelles, mise en cause de l’institution prud’homale déjà particulièrement fragilisée par le gouvernement Fillon.

Dans le même temps, le premier ministre annonce sa volonté de revoir les organisations syndicales et patronales début 2015 pour développer et renforcer le dispositif sur les accords dits de sécurisation de l’emploi au-delà des situations de difficultés économiques des entreprises : en jeu sur cette question la remise en cause des 35 heures, les congés, les RTT.

En parallèle, Emmanuel Valls met la pression sur la réforme des seuils sociaux pour mettre en cause les instances représentatives du personnel et la présence syndicale dans l’entreprise.

Ce n’est pas sans lien avec les discours traditionnels patronaux sur la « nocivité » des organisations syndicales et une volonté qui tend à se propager d’amener le syndicalisme vers le corporatisme et l’intégration à l’appareil d’État et à l’entreprise : la lutte de classes et le combat pour les acquis des travailleurs seraient un poison à éradiquer pour favoriser un « syndicalisme » conciliant, courroie de transmission et porte-parole de la profession et non plus des travailleurs.

Force Ouvrière se situe à l’exact opposé de cette logique d’austérité et d’acceptation servile. Revendications, liberté et indépendance sont totalement indissociables. C’est ce que nous avons voulu démontrer par milliers le 16 décembre à Paris en adressant un avertissement au gouvernement. Cet avertissement ne restera pas sans suite : Jean-Claude Mailly l’a rappelé dans son discours Place Vauban. FORCE OUVRIERE restera à l’initiative et prendra ses responsabilités. Comme je le rappelle dans ce journal, la question à l’ordre du jour c’est celle de la mobilisation et de la grève professionnelle.

C’est dans cette voie que se sont engagés massivement les travailleurs et la plupart des syndicats en Italie et en Belgique. Leur combat contre l’austérité et les réformes structurelles imposées par Bruxelles est aussi le nôtre. A nous de créer en France les conditions de cette mobilisation.

Les résultats des élections dans les trois versants de la Fonction publique (dont vous trouverez les résultats mosellans page 5 confirment la première place de FO avec des progressions parfois spectaculaires. Ils sont la démonstration que notre orientation est juste, qu’elle est partagée. Au-delà du développement de notre organisation syndicale, il s’agit d’un point d’appui pour les combats à venir.