<Font color="#CCCC33">Éditorial du Combat social de février 2013, journal mensuel de l’Union départementale FO de Moselle.

, par Udfo57

Rejeter et lutter contre l’accord scélérat Medef-Cfdt. Combattre sa transposition dans la loi !

Tous mobilisés le 5 mars : par tous les moyens, la grève, des arrêts de travail... tous à la manifestation à Metz.

L’accord national interprofessionnel (ANI) fait à l’évidence un tabac dans les rangs des libéraux. À droite comme à gauche, les défenseurs de l’Europe libérale, celle du TSCG et des traités qui l’ont précédé, les partisans du modèle économique et social allemand se frottent les mains car la nouvelle trahison de la Cfdt (*) va chambouler une grande partie de la réglementation protectrice du droit du travail au plus grand profit du patronat.

Même les défenseurs de cet accord, de ce nouveau modèle social prétendument vertueux, ne peuvent en cacher les conséquences néfastes et nocives pour les travailleurs ; et ils exultent !

Dans un article du Monde daté du 19 février, le directeur d’un cabinet de conseil en ressources humaines explique que l’ANI est d’une étape importante dans la constitution progressive d’une flexisécurité à la française en prenant appui sur un article de l’accord : "C’est non seulement une partie importante du Code du travail qui pourrait ainsi être revisitée, c’est aussi certains fondements de notre ordre juridique social qui se trouvent ébranlés. Assimiler le refus d’une mobilité à une cause réelle et sérieuse de licenciement du seul fait de l’existence d’un accord d’entreprise majoritaire, c’est toucher à ce qui fait la substance même du contrat de travail".

Et effectivement, il met ainsi le doigt sur un aspect fondamental de l’accord interprofessionnel : c’est tout autant la flexibilité et la sécurisation des exigences patronales que le principe des accords majoritaires lié à la primauté des accords d’entreprise qui mettent en péril tout l’édifice des droits sociaux acquis depuis des décennies.

Oui c’est bien la remise en cause de la substance du contrat de travail que le Medef et la Cfdt ont orchestrée et que le gouvernement va transposer dans la loi. Les travailleurs seront ainsi pieds et poings liés de manière permanente face aux chantages patronaux, aux effets des crises économiques dont ils ne sont pas responsables, face aux efforts et aux sacrifices prétendument indispensables exigés d’eux.

Et encore, ce n’est qu’une étape de la feuille de route que le gouvernement a tracé aux organisations syndicales lors de la conférence sociale de juillet 2012 pour faire respecter les engagements européens pris dans le cadre du traité européen (TSCG).

L’absence de croissance, inévitable compte tenu de la poursuite des politiques d’austérité, et l’annonce récente par le gouvernement que la France ne pourrait pas respecter les 3% de déficit vont accélérer les contre-réformes. Le respect on non du niveau de dettes et de déficits imposés par l’Europe est un faux problème et pourtant, pour donner des gages à ses partenaires européens et aux marchés financiers, le gouvernement a déjà annoncé la nécessité de nouvelles réformes structurelles.

Laurence Parisot, patronne du Medef, en a donné la teneur dans une interview sur RTL le 21 février dernier. Rappelant l’obligation pour les Parlementaires de droite et de gauche de « ratifier » l’accord national interprofessionnel, elle a expliqué néanmoins que cela ne suffirait pas. Au nom de la compétitivité, il faudrait maintenant selon ses propres termes "attaquer les retraites, l’assurance chômage et la sécurité sociale".

Tous ces gens-là mènent en France une guerre économique, une guerre contre nos droits comme celle qui a déjà mis les grecs à genoux.

Nous ne pouvons pas l’accepter. C’est ce que la Confédération FO a affirmé lors du meeting du 24 janvier dernier en présence de 6000 militants. Non à l’austérité, non à la flexibilité, non à la liquidation de nos droits.

L’appel commun FO et CGT à la mobilisation le 5 mars est un point d’appui. La situation est grave et nous devons faire une démonstration de force. Le gouvernement, le patronat et leurs acolytes doivent prendre la mesure de la colère qui commence à s’exprimer, et comprendre qu’ils ne pourront pas agir dans l’impunité.

Aussi le 5 mars, aucun syndicat et aucune section syndicale FO ne doit faire défaut. Tous les militants représentant l’organisation à quelque niveau que ce soit doivent être mobilisés et présents. Tous les moyens doivent être mis en oeuvre pour assurer une présence de chacun à la manifestation à Metz à la hauteur des enjeux.

Alors toutes et tous, adhérents du secteur privé organisés avec vos syndicats, ou adhérents isolés, tous à Metz mardi 5 mars 2013. Fonctionnaires et personnels du secteur public venez nombreux pour combattre la politique d’austérité du gouvernement.

Rassemblement devant le Medef, Place Mazelle à 14 heures 30 !

Alexandre TOTT
Secrétaire général
UD FO MOSELLE

(*) Notons, que la Cfdt n’a pas sévi seule puisqu’elle était accompagnée par des organisations (la Cftc et la Cgc), qui faute d’obtenir une représentativité par les élections, pensent gagner une bénédiction patronale et gouvernementale qui leur permettrait de survivre quelques temps encore...