Continuons à rejeter catégoriquement la liquidation de nos emplois, et cette politique de destruction des droits sociaux !

, par Udfo57

Editorial du COMBAT SOCIAL de décembre.

Le COMBAT SOCIAL est le journal de l’Union départementale des syndicats FORCE OUVRIERE de Moselle. Il s’agit d’un publication mensuelle adressée aux syndicats FO.

42.800, c’est le nombre d’emplois industriels détruits en 10 ans en région Lorraine, soit une perte de près de 31% ; sur les trois dernières années la région a perdu plus de 25.000 emplois salariés dans le secteur dit « marchand ». La déclinaison de cette évolution négative sur les bassins d’emplois du département est tout aussi éloquente : Metz (-19,1%), Sarreguemines (-26,6%), Bassin Houiller (-20,6%), Sarrebourg (-36,4%) et Thionville (-34,6%).

Bien entendu, cette destruction massive d’emplois industriels est bien loin d’être compensée par des créations dans le secteur tertiaire ou celui des services. De leur côté, les services publics ne sont pas épargnés, non plus, par les effets de la révision générale des politiques publiques ; les suppressions de postes se multiplient, en Moselle dans tous les secteurs et administrations, et encore récemment, dans les services des Finances publiques (Impôt, Trésor) ou encore dans l’Éducation nationale.

Évidemment, l’impact sur les chiffres du chômage se fait sentir durement. A l’heure où ces lignes sont rédigées, Pôle emploi Lorraine annonce que la région a atteint le seuil de 10% de chômeurs. Ainsi, depuis juillet 2008 et le début de la crise, le chômage a progressé de plus de 40%. Alors que les contre-réformes des retraites se poursuivent, la part des « séniors » parmi les chômeurs ne cesse d’augmenter, de même que le chômage de longue durée (plus de deux ans).

A quelques jours des fêtes, cette introduction n’est guère réjouissante. Cette situation est pourtant bien réelle. Elle est le produit de la crise de 2008 qui est, comme le rappelle la Confédération, une crise du système capitaliste ; elle prend la forme aujourd’hui d’une crise de la dette et des déficits.

Cette crise sert de prétexte, plans de « relance » après plans d’austérité, à démanteler par pans entiers l’ensemble des acquis sociaux de la classe ouvrière. L’accord conclu, il y a quelques jours par les gouvernements européens, sous la direction du couple Sarkozy-Merkel, pour mettre en place d’ici la fin de l’année 2012 une règle d’or budgétaire (avec des sanctions en cas de non-respect), ne peut conduire qu’à toujours plus d’austérité, moins de droits, moins de croissance et encore plus de difficultés économiques.

Il n’y a pas d’autre voie possible pour les travailleurs que de rejeter cette crise qui n’est pas la leur et ses conséquences qui les touchent exclusivement (voir l’argumentaire FO en pages centrales). Il n’y a pas d’autre choix aussi que de résister à ce rouleau compresseur.

Cette voie, FORCE OUVRIERE la revendique ; ce choix de résistance passe indéniablement par une riposte généralisée bien loin des protestations récréatives organisées par l’intersyndicale officielle le 11 octobre et le 13 décembre derniers, ou des tentatives d’instrumentalisation du mouvement syndical.

En pleine crise de 2008, et pour couper court aux mobilisations massives du début de l’année 2009, le secrétaire général de la CGT lançait l’idée lumineuse des états généraux de l’industrie. Revendication satisfaite par Nicolas Sarkozy qui réunit, dans les salons dorés des ministères et des préfectures, les Pouvoirs publics, les entreprises, les organisations syndicales, les Institutions de tout poil, à tous les niveaux de l’État et pendant des mois. La réflexion collective a, à l’évidence, porté ses fruits : pas plus de mobilisations, que d’industries ou d’emplois créés. Monsieur FILLON s’était félicité du sens des responsabilités des organisations syndicales dans la gestion de la crise !

En cette fin d’année 2011, François Chérèque reprend la recette pour empêcher toute possibilité de mobilisation. Il propose ainsi depuis septembre la tenue d’un sommet social fixant comme priorité absolue la réduction de la dette et des déficits. Bingo, celui-ci se tiendra le 18 janvier 2012. Le gouvernement a bien compris l’intérêt de ce « bidule ».

A l’inverse, soyons sûrs que la Confédération FORCE OUVRIERE continuera en 2012 à préserver son indépendance et sa combativité. Elle ne pourra se rendre à ce sommet social que pour porter les revendications de FORCE OUVRIERE.

FO a déjà refusé de signer une contribution adressée au Conseil européen par la CFDT et la CGT avec des syndicats espagnols, italiens, belges et allemands.

Cette contribution ou cette tribune, comme ils l’appellent, reprend évidemment comme thème central la nécessité de la réduction de la dette et du déficit !

Dans le même temps, en Grèce, comme dans la plupart des États en Europe et dans le Monde, les peuples rejettent cette politique d’austérité et de soumission aux marchés financiers… et se révoltent.

En tout état de cause, Force Ouvrière reste déterminée et sera toujours en 2012 aux cotés des travailleurs.

Alexandre TOTT
Secrétaire général