Le Premier ministre a annoncé il y a quelques jours le détail de son projet.
Édouard Philippe a décliné très longuement le fondement de sa réforme des retraites. Sans surprise, elle est conforme au rapport Delevoye du 18 juillet et aux déclarations du gouvernement durant les plus de deux ans de pseudo-concertations :
– mise en place d’un régime unique liquidant les droits actuels ;
– calcul de la retraite sur toute la carrière, par la capitalisation de points, conduisant ainsi à baisser les pensions de tous : le dispositif devant se mettre en place dès 2025 pour la génération 1975 par la transformation en points des droits actuels ; la génération 2004 entrant directement dans le dispositif ;
– âge pivot s’appliquant à tous quasiment immédiatement (62 ans et 4 mois pour la génération 1960 ; à 64 ans pour la génération 1965). Celui-ci conduira à réduire, de manière complémentaire et à vie, le niveau des pensions de 5% par an pour tous ceux partant avant cet âge, les obligeant à travailler plus longtemps.
Personne ne peut donc être surpris ! Pas même Laurent Berger, Cfdt et auxiliaire attitré des gouvernements, qui a pourtant feint de découvrir l’âge pivot et en a fait, pour la galerie, un casus belli, une ligne rouge à ne pas franchir.